Samedi 8 juillet, Lancaster
Thomas et moi sommes debout dès 6h30. Nous en profitons pour « visiter » Lancaster, petite ville américaine typique avec ses rues larges (4 ou 5 voies) se croisant à angles droits, ses massifs boisés et les maisons et bâtiments disséminés dans la verdure. Là où s’arrête la ville commence le désert.
De retour au motel avant huit heures, nous retrouvons Christine et Camille qui prennent le soleil devant la chambre. Il fait déjà chaud. Après un consistant breakfast, (dans le même restaurant que la veille au soir), nous chargeons le coffre du GMC. Au cours de l’opération, le sac de l’appareil photo glisse et tombe sur le sol. Je n’y prête guère attention.
Avant de quitter Lancaster, arrêt au supermarché où nous achetons un bidon vaguement isolant de 12 litres qui fera office de citerne d’eau pendant tout le voyage et que nous finirons par jeter quatre semaines plus tard juste avant de rendre la voiture.
Red Rock Canyon Park
Nous voilà repartis sur la route et nous parvenons rapidement à la première étape du jour, le Red Rock Canyon Park, un petit parc d’état où nous ne nous serions jamais arrêtés s’il n’avait été sur la route. Stationnés devant une belle falaise de pierre rouge, nous constatons que nous sommes les seuls visiteurs du jour. Petite ballade à pied, rencontre avec des colibris – je ne savais pas qu’il y en avait en Amérique du nord – et avec un ou deux « Jack Rabbits » , les lièvres de Californie, de grandes bestioles aux oreilles immenses.
C’est lors de cette halte que nous découvrons avec HORREUR que le zoom du Nikon de Christine est faussé et ne fonctionne plus. Et nous n’avons pas d’objectif de rechange… Autant dire que l’appareil est maintenant inutilisable. Heureusement, il reste le compact de Thomas.
Nous repartons et quittons la highway pour prendre la direction de Randsburg par une petite route secondaire.
Randsburg
Randsburg est une ville minière semi-fantôme (semi ghost town). Créée en 1897, elle a connu son heure de gloire au début du siècle mais n’a jamais été totalement abandonnée par la suite. Les mines d’or sont toujours plus ou moins en activité. La Rand Mining Company emploie encore 80 personnes et produirait 5000 onces d’or par mois. La ville a conservé de nombreux bâtiments d’époque. Certains sont abandonnés, d’autres vaguement restaurés, voire habités ou utilisés en tant que commerces. Les nombreux antiquaires témoignent de l’activité touristique du patelin. Nous entrons dans le saloon pour déjeuner (Thomas) et boire un verre (les autres). Camille se voit refuser une bière. Pas d’alcool pour les moins de 21 ans et la voilà condamnée au coca jusqu’à la fin du séjour.
Coup de fatigue… « Quand est-ce qu’on mange ? ».
Ridgecrest et Trona
De Randsburg, nous gagnons directement Ridgecrest, la dernière vraie ville sur notre route vers la Vallée de la Mort. Dans un supermarché discount, nous achetons sandales, casquettes, glacière, boissons et nous voilà parés !
Nous prenons la direction de la Panamint Valley par la route de Trona, une curieuse cité où deux énormes usines exploitent le sel ou le phosphate d’un lac asséché. Le reste de la ville semble constitué par des champs entiers de mobilhomes délabrés. Curieuse sensation, surtout que le thermomètre a maintenant atteint les 40°C. Nous commençons à voir de nombreux tourbillons de sable et de poussière. Encore quelques miles et nous attaquons notre première piste (facile) qui mène à la ville fantôme de Ballarat.
Ballarat
Ballarat est située au pied de la chaîne des monts Panamint qui forment la frontière occidentale de la Vallée de la Mort. A la fin du 19ème et au début du vingtième, les monts Panamint regorgeaient de mines et de prospecteurs. La « ville » de Ballarat, base d’approvisionnement des mineurs, fut fondée en juillet 1897, date de nomination d’un juge de paix et d’un receveur des postes. A son apogée, vers 1902, la ville comptait près de 500 habitants. Son déclin commença en 1905 avec la fermeture progressive des mines de la région . Le bureau de poste ferma définitivement en 1917, faisant de Ballarat une ville fantôme. Aujourd’hui, il n’en reste pas grand-chose si ce n’est quelques ruines en adobe et quelques bâtiments en bois délabrés. Une construction plus récente (des années soixante) fait office de boutique souvenir et de centre d’information. Le gars qui la tient seul doit s’ennuyer à mourir. Nous ne verrons pas d’autres touristes pendant notre visite.
La prison de Ballarat, bien restaurée.
Panamint Valley et Panamint Springs
Après Ballarat, nous empruntons une piste qui longe la chaîne de Panamint vers le nord. Les sommets culminent à plus de 3000 mètres. Evidemment, pas de traces de neige en altitude et les montagnes sont aussi pelées que le sol de la vallée. Sur la piste, nous découvrons la tôle ondulée, que nous retrouverons sur pratiquement toutes les pistes assez fréquentées. Les vibrations sont désagréables, surtout à petite vitesse, ce qui oblige à rouler à 30-40 miles mais alors attention aux flottements dans la direction !
L’étape du soir n’est plus très loin. Il s’agit de Panamint Springs, un motel de 14 chambres situé sur la Highway 190, à quelques miles de l’entrée de la Vallée de la Mort. La chambre à 3 lits est confortable, climatisée (nous n’en étions pas sûrs car ce n’était pas précisé sur le site Internet) et, chose incroyable qui ne se reproduira plus (« Encore heureux !! » diront Camille et Thomas), il n’y a pas de télévision. Nous faisons un dîner agréable, en terrasse avec une belle vue des montagnes Panamint. Autour de nous, c’est le désert.