Week-end de test de la cellule Azalai sur les routes et chemins du Finistère

Il fallait absolument faire un test de notre nouvelle cellule avant notre départ pour le Maroc le mois prochain. Pour tout vous dire, nous n’avions pas encore dormi dedans. La cellule étant basée à Mayenne, notre choix s’est naturellement porté sur la Bretagne. Quant à la date, nous voulions la retarder au maximum pour espérer une météo favorable (raté…) tout en conservant une marge avant le départ pour d’éventuelles interventions sur l’engin (on a bien fait…).

Vendredi 15 mars 2019, départ de Mayenne

Départ dans l’après-midi, ravitaillement et chargement du camion en diverses victuailles puis direction le grand ouest !
A peine une dizaine de kilomètres parcourus sur la nationale 12, roulant face à un vent à décorner les bœufs, un énorme grondement se fait entendre dans une descente, comme si toute la cellule entrait en résonnance… En levant le pied, cela se calme et nous continuons donc en évitant soigneusement de dépasser les 80, 90 km/h, vitesse à partir de laquelle se déclenche le vacarme, du moins quand le vent est de face… Et voilà un premier problème à résoudre au retour !
Pour notre première nuit en cellule, nous avons choisi le camping du fond de la baie à Locquirec, un des seuls campings bretons ouverts à cette saison.

L’endroit est agréable, tout au bord de la mer, et relativement abrité. La météo est variable : nuages et vent ou alors nuages, vent et pluie… Nous posons le 4×4 au bord de la plage, bien isolé des quelques camping-cars qui partagent les lieux.

Après un petit apéro en famille (mon frère qui vit à Beg Leguer, près de Lannion, nous a rejoints pour la soirée avec son épouse), un dîner dans le seul resto ouvert de Locquirec, il est temps d’allumer le chauffage de la cellule.
Dommage, il ne démarre pas.
Check sur les batteries : à peine 10 volts dans la cellule, inutile d’insister car la nuit est tombée, elles ne chargeront plus. Qu’à cela ne tienne, c’est l’occasion de tester le branchement sur le camping.
Pas de bol, la prise du câble standard que j’ai acheté ne rentre pas dans celle de l’Azalai.
J’aurais pu essayer avant !!! Manifestement, Azalai préfère les normes marines pour ses prises à 3 broches. Bon, on dormira sans chauffage, ce n’est pas très grave et nous nous endormons bercés par le bruit des vagues.

Un bel emplacement isolé, juste au bord de la plage du fond de la baie et sous un rayon de soleil.

La plage de Locquirec.

Enclos paroissial de Plougonven : l’église, une des plus belles du Finistère (et je ne dis pas ça parce que j’y ai fait ma première communion !), et son calvaire.

Les Maxtrax sont en place (c’est la roue arrière gauche qui est enfoncée). La sortie se fera sans histoire..

Le Huelgoat.

Le bivouac impossible !

Samedi 16 mars 2019, les monts d’Arrée

Le lendemain matin, il ne pleut plus, il y a même quelques rayons de soleil mais le vent est toujours là. Le contrôleur des batteries de la cellule affiche entre 7 et 8 volts. Cela remonte doucement sous le soleil (au moins on est sûr que le panneau solaire fonctionne !).

Après un petit tour sur la plage, nous prenons la direction des monts d’Arrée pour la journée navigation. Notre point de départ sera Plougonven (village de mon enfance) et de là nous gagnerons, par routes et chemins, les rochers du Cragou, la forêt du Huelgoat et enfin le lac de Brennilis, au cœur des monts d’Arrée.

Après une complète et une beurre-sucre avalées à la crêperie de Plougonven (autrefois c’était un troquet, mais c’était il y a longtemps), nous nous engageons sur les petites routes puis la piste qui mène aux rochers du Cragou. Le temps est moche : froid, vent, nuages et parfois quelques gouttes de pluie. Au sommet de la piste du Cragou, déception : le sentier qui permettait de gagner les rochers par la crête semble aujourd’hui complètement à l’abandon, envahi par les ronces et autres arbustes.

Dans les monts d’Arrée.

De toutes façons, il fait froid, il y a du vent, tout est gris… Bref nous poursuivons notre route sur des chemins de plus en plus détrempés en direction du Huelgoat. Et ce qui devait arriver arrive… Après être sorti d’un ou deux bourbiers en jouant de la marche arrière et des vitesses courtes, nous nous retrouvons avec une roue arrière embourbée. Sans blocage de différentiel, impossible d’avancer ou de reculer et le pickup s’enfonce un peu plus à chaque tentative. Voilà une belle occasion de sortir les Maxtrax toutes neuves !

L’enlisement n’est pas profond et après un ou deux coups de pelle, la première tentative sera la bonne et nous voilà repartis : grosse satisfaction sur les Maxtrax ! Néanmoins l’ambiance se tend un peu au sein de l’équipage dont, il est vrai, les tenues sont maintenant maculées de boue. Bref, l’engagement est pris d’abandonner les chemins pour les routes.

Au Huelgoat, nous retrouvons cette forêt étrange et pleine de mystères, lieu de légende habité par les fées et les Korrigans qui nous guettent sans doute, cachés sous les énormes blocs du célèbre chaos.
Le temps est toujours affreux : gris, venteux, pluvieux… Gamin, j’adorais galoper sur les rochers au cours des promenades dominicales en famille. Aujourd’hui, nous galopons un peu moins, se contentant d’une petite balade entre le chaos, la grotte du diable, le ménage de la vierge et la roche tremblante.

La forêt du Huelgoat.

Le soir tombe lentement. Le temps se gâte (si, si, c’est possible) car maintenant il pleut de façon presque continue. Nous rejoignons un bivouac, repéré sur Park4night, isolé au bord du lac de Brennilis, accessible seulement par un chemin détrempé.
L’endroit est superbe, juste au bord du lac, relativement isolé du vent. Le seul ennui : c’est un gentil bourbier. Impossible de s’installer ici à moins d’aimer sauter dans les flaques !

Les rives du lac de Brennilis.

Finalement, nous nous rabattons sur un autre point de bivouac, au bord d’une route forestière de la forêt du Huelgoat. L’endroit est détrempé, bien sûr, mais une fois bien installés dans la cellule, un verre de bordeaux à la main, il ne peut plus rien nous arriver ! Du côté des batteries, c’est la Berezina. Le contrôleur affiche un pénible 10 volts. Inutile de tenter de chauffer et le frigo, lui aussi, s’est arrêté.
Pourtant nous passerons une bonne nuit, la pluie et la grêle crépitant sur le toit de la cellule. Quant à l’Ankou, habitué des lieux, nous l’entendrons souffler sur les arbres mais il se contentera de passer son chemin, sans doute appelé par des tâches plus urgentes.

Dimanche 17 mars 2019, la pointe du Raz

Ma Doué Benniget, au petit matin, les batteries sont mortes (l’Ankou ?). Plus d’eau, plus de lumière, plus rien…
On ne va pas se laisser abattre quand même ! Certes, il fait 3° dehors et deux ou trois de plus dans la cellule, mais le soleil est bien là et après un petit déjeuner dans un troquet du Huelgoat, nous reprenons la route de Brennilis et poursuivons jusqu’à Saint-Michel de Braspart. Le soleil s’en va, nous grimpons les quelques marches qui mènent au pied de la jolie chapelle, clic-clac, 3 photos et la grêle se met à tomber, à l’horizontale bien sûr.

Sauve qui peut, maintenant c’est de la grêle  !

La décision est prise, nous rentrerons sur Mayenne dès ce soir. Nous n’aurons pas trop du lundi pour analyser les différents problèmes rencontrés et cette nuit nous dormirons au sec et au chaud. Mais avant de rentrer, nous mettons le cap sur la pointe du Raz, en passant par le joli village de Locronan, sans oublier d’engloutir une complète sur le port de Douarnenez.

Soleil, vagues, vent, pluie : la pointe du Raz en majesté !

Pas de regrets, malgré les kilomètres supplémentaires : La pointe du Raz nous offre le spectacle qu’elle réserve aux jours de tempête. D’énormes vagues se brisent sur les rochers de la pointe, vent et courant s’affrontent entre la terre et le phare de la Vieille, générant de monstrueuses déferlantes et, au loin, la pluie se rue sur l’île de Sein.

Bon, c’est joli mais, évidemment, elle finit par nous arriver dessus (la pluie) ! Bref, il est temps de rentrer…
Le retour à Mayenne se fait sans histoire et, dernier pied-de-nez, nous roulons sous un beau soleil du soir !

La chapelle, dédiée à Saint-Michel, a été errigée au sommet de la montagne. Elle est visible de toute la région.

Solitude au sommet du mont Saint-Michel de Braspart, 381 mètres.

« C’est bon là ? On peut rentrer à la maison ? »

Lundi 18 mars 2019, Mayenne

Lundi matin, il est temps de passer à l’analyse des problèmes. Un coup de fil à Teddy, chez Azalai, confirme nos craintes : les batteries de la cellule sont mortes, elles sont incapables de se charger à plus de 11,7 volts et ne tiennent pas la charge. Teddy peut nous en expédier des neuves le jour même et elles arriveront à Mayenne dès le lendemain. Finalement, il faudra aussi changer le coupleur qui est aussi HS. Pour le câble d’alimentation, il en profite pour joindre un adaptateur au colis. Nous reviendrons le week-end prochain pour les monter.

Reste le problème de cette vibration et le bruit d’enfer qui se déclenchent vers 90 km/h. Un coup de fil à l’ancien propriétaire nous a mis sur une voie : le vacarme viendrait du pneu de secours arrimé au toit de la capucine qui se mettrait à vibrer quand le vent est de face. Premier essai sur route sans le pneu. Le problème persiste. Deuxième essai en démontant les Maxtrax fixées sur la capucine. Cette fois c’est la bonne, plus de vacarme. L’ennui, c’est qu’il n’est pas question de partir au Maroc sans les plaques. Bref, il va falloir trouver le moyen de limiter les vibrations, ou alors on roulera doucement… Bon, il reste moins d’un mois avant le départ, je pense qu’on sera prêts !