Lundi 10 juillet, Furnace Creek

ever à 6h00. Personne ne râle. Tout le monde est content à l’idée de partir explorer la Vallée de la Mort. Il fait déjà plus de 30°C. Ayant perdu plus d’une heure à obtenir une communication téléphonique avec la France, nous ne partons que vers 8h30. Trop tard pour la lumière sur les dunes de sable.

Peu craintifs, de gros corbeaux guettent à proximité des magasins et des restaurants.

Titus Canyon Road

Nous mettons le cap à l’est, sur la route de Beatty, Nevada, en direction de l’entrée de la célèbre « Titus Canyon Road ». C’est une piste de 28 miles, connue des pratiquants de 4×4 de loisir. Elle part de l’extérieur du parc, à la frontière du Nevada, à l’est de la chaîne Armagosa qui forme la bordure orientale de la Vallée de la Mort.
La route était signalée fermée en été par différents guides et cartes mais les rangers du Visitor Center m’ont confirmé qu’elle était ouverte et nous ont juste conseillé d’emmener beaucoup d’eau et de la nourriture.
Après un ou deux miles tout plats au milieu du désert, nous arrivons dans les montagnes Gravepine. Le relief est assez doux et la végétation d’un vert tendre. La chaîne Armagosa est moins élevée que son pendant occidental, la chaîne Panamint. Le paysage est superbe. La piste serpente dans la montagne. Elle n’est pas très difficile pour le GMC mais une voiture ordinaire passerait difficilement à cause de la garde au sol. Nous avons la chance de rencontrer un mouflon (Big Horn Sheep) donné comme le plus gros animal vivant dans la Vallée de la Mort. Tous les guides disent qu’il est très rare de les apercevoir.

Sur Titus Canyon Road, paysage des Gravepine Mountains

Titus Canyon . Par endroits, la largeur du canyon n’excède pas celle de la piste à une voie.

La terre devient rouge alors que nous nous élevons vers Red Pass, le col à partir duquel nous redescendons vers la vallée. La végétation se raréfie et nous retrouvons l’environnement désertique de la Vallée de la Mort. Nous arrivons à la ville fantôme de Leadfield. Ce fut la ville-champignon à la plus courte existence, à peine un an entre 1926 et 1927. Il n’en reste qu’un ou deux bâtiments en tôle ondulée rongés par la rouille et, bien sûr, les traces de mines de plomb. Nous ne nous arrêtons même pas et poursuivons notre descente.
Nous entrons bientôt dans le Titus Canyon et nous arrêtons au niveau de la seule source du coin. Les nombreuses crottes de Big Horn Sheeps montrent toute l’importance que revêt ce point d’eau pour la faune locale. Le canyon se rétrécit ensuite progressivement et ne laisse bientôt plus que la largeur de la piste qui se faufile entre les falaises abruptes. Nous débouchons finalement dans la vallée où la température est toujours infernale.

Badwater

De retour sur la route goudronnée, nous prenons la direction de Las Vegas, par le sud de la Vallée de la Mort. Après Furnace Creek, nous longeons le lac asséché, fait de boue et de sel, qui recouvre tout le fond de cette partie de la vallée. L’altitude est négative et nous passons à proximité du point le plus bas d’Amérique (-86 mètres). Nous faisons une pause à Badwater, une marre d’eau salée, sortie d’on ne sait où et formant le seul point d’eau (bien sûr non potable) visible dans le fond de la vallée. Les montagnes alentour sont chargées de couleurs, signe de la présence de nombreux minerais. On y voit du rouge, du jaune, du gris.

Badwater attire de nombreux touristes…

Furnace Creek Ranch, Zabriskie Point

Le Furnace Creek Ranch a l’air de ce qu’il est : un piège à touristes tout confort planté au coeur de la Vallée de la Mort. C’est plein de Français. La chambre est convenable. La piscine est très belle. L’ennui, c’est que l’eau est tiède et comme il fait 45°C., le bain n’est pas très rafraîchissant. Nous dînons tôt pour ne pas rater le coucher du soleil sur Zabriskie Point, à quatre miles du ranch. Malheureusement, la nuit tombe très tôt et nous arrivons juste à temps pour voir le soleil disparaître derrière les montagnes Panamint. Le spectacle est quand même superbe. L’érosion a formé une multitude de ravins dans une couche de sédiments très clairs abandonnés par un ancien lac. Au fond, les montagnes sont colorées d’ocre et de rouge par le soleil couchant. De retour à l’hôtel, la nuit est tombée mais la chaleur toujours aussi étouffante. Christine et moi visitons le musée en plein air avec ses vieilles diligences, ses locomotives à vapeur et ses engins miniers. Camille et Thomas chassent un peu les grenouilles et crapauds locaux (on ne se refait pas) puis nous nous retrouvons à la chambre pour le coucher.

Zabriskie Point

Shoshone

Vers 14 heures, nous sortons du parc et arrivons à Shoshone, sorte de patelin perdu, tout près de la frontière du Nevada. Nous y déjeunons (pas bon mais assez cher) et prenons de l’essence. Puis nous récupérons une highway en direction de Las Vegas. Christine prend le volant pour la première fois. Ses premières impressions de conduite à l’américaine sont mitigées. Elle y prendra pourtant goût plus tard.

Las Vegas

Nous arrivons à Las Vegas vers 18 heures et nous mettons en quête d’un hôtel (sur le Strip, bien sûr !). Les enfants jettent d’abord leur dévolu sur le Venitian, célèbres pour ses canaux reconstitués en intérieur. On peut même y faire un tour en gondole ! Christine va se renseigner (il faut faire la queue) : 199 $ la chambre pour 4. C’est un peu cher. Le deuxième sur la liste est le New York New York, avec son grand huit qui fait le tour complet de l’hôtel. Cette fois, la chambre est à 80 $. Nous la prenons.
La chambre, au vingt-et-unième étage est très impersonnelle mais correcte. Il y a bien sûr une télé et une télécommande mais cette fois, il y a en plus des manettes de Nintendo. Un menu permet de sélectionner le jeu vidéo que l’on veut. Evidemment, c’est payant ! Au passage, nous nous faisons arnaquer par le gang des bagagistes qui, en nous prenant par surprise, parviennent à nous monter et nous facturer 10 bagages (dont une glacière et un sac vides) au prix de 1$ pièce. Le gars est mort de rire quand je lui dis, en le payant, que c’est la première fois que nous venons à Vegas. Nous partons dîner au Planet Hollywood, ce qui nous fait parcourir une bonne partie du Strip. C’est un déferlement de néons et de touristes. Tout le monde se bouscule gaiement. Devant l’hôtel Bellagio, nous assistons à un spectacle de jets d’eau en musique. Nous sentons souvent des relents d’égouts. Décidément, Las Vegas est faite pour les intérieurs, pas pour l’extérieur.
De retour à l’hôtel, nous décidons de céder à l’enfer du jeu. Pour commencer, Camille et Thomas se font virer par la sécurité : non seulement, en tant que mineurs, ils n’ont pas le droit de jouer, mais ils ne doivent pas regarder non plus. Ils sont condamnés à errer dans les allées en regardant droit devant eux s’ils veulent rester avec nous ! Il serait plus simple de leur interdire l’entrée, mais c’est impossible car il faut traverser tout le casino pour gagner les chambres. Hypocrisie toute américaine. Bref, ils abandonnent et remontent à la chambre où, au moins, il y a la télé. Christine et moi changeons 35$, jouons pendant une heure aux machines à sous et montons nous coucher avec plus de 100$ en poche. Bonne soirée !

De Furnace Creek à Las Vegas – 415 km

Légende des cartes