Jeudi 20 juillet, démarrage

Lever à six heures : le rendez-vous kayaks aux Western River Expeditions est à huit heures. Christine et moi ne sommes pas tout à fait tranquilles : nous n’avons pas pris le temps de reconnaître le parcours et d’en mesurer la difficulté. Et si, malgré ce que nous a dit la fille de la réservation, les rapides étaient trop durs à franchir pour les débutants que nous sommes ?

Après avoir signé le contrat selon lequel si on meurt, c’est de notre faute (il y avait le même à Monument Valley pour la location des chevaux), nous suivons la navette-autocar jusqu’au point d’arrivée. Là, nous laissons le GMC, grimpons dans le bus et gagnons le point de départ où nos kayaks sont mis à l’eau. A nous de nous débrouiller à l’arrivée pour les ramener aux Western River Expeditions.

Le Colorado

Pour ce qui est des rapides, nous sommes vite rassurés. Le Colorado est particulièrement bas cet été et les rapides ne seront pas très méchants. Au contraire, nous regrettons que la rivière ne soit pas un peu plus animées. De nombreux rafts démarrent en même temps que nous mais comme ils sont plus rapides, nous aurons bientôt le fleuve pour nous seuls.
Christine et moi faisons équipe d’un côté, Camille et Thomas de l’autre. Mais très vite le kayak junior est en proie à la guerre civile. Il semble bien que Thomas n’apprécie que modérément l’exercice de la pagaie. Une première tentative d’arrêt est infructueuse : la plage sur laquelle nous tentons d’accoster est bordée d’une vase profonde dans laquelle je m’enfonce jusqu’aux genoux. J’y laisse même une sandale que j’aurai toutes les peines du monde à récupérer. Au bout d’une heure trente, environ, nous trouvons une plage plus accueillante, suffisante pour une première pause. Thomas est toujours d’une humeur de chien et nous changeons les équipages : Christine avec Thomas, Camille avec moi, et tout le monde repart apaisé.
La vallée est large dans cette première partie du parcours. Le décor de Mesas et de buttes rappelle un peu les paysages de Monument Valley, si ce n’est la verdure sur les rives du Colorado. Nous passons devant les ruines d’une ancienne mission espagnole, à moins que ce ne soit une reconstitution (ils sont capables de ça, les Américains). Après un rapide un peu plus nerveux que les autres, nous retrouvons, sur une grande plage, les équipages de rafts partis en même temps que nous. Ils ont fini de déjeuner et repartent bientôt. Nous voilà seuls à nouveau. La deuxième partie de la descente se fait dans une gorge plus étroite longeant le parc des Arches. Falaises et éboulis sont rouge alors que les bords du fleuve sont couverts d’une végétaton dense.

Les coups de soleil ne vont pas tarder à arriver.

Adieux à Moab

Nous arrivons au point de remontée des kayaks vers 15 heures, soit cinq heures après notre départ. Un petit peu mal aux bras mais surtout des coups de soleils monumentaux pour Camille, Thomas et moi. Les jambes de Thomas ne sont pas très belles à voir et nous ne le verrons pratiquement plus en short d’ici à la fin du voyage. Nous fixons tant bien que mal les kayaks sur le toit du GMC et les ramenons au loueur. De retour à Moab, nous voulons boire un pot avant de prendre la route vers Salt Lake, mais les saloons sont interdits aux moins de 21 ans, même accompagnés et même s’ils boivent du coca. Nous échouons dans une sorte de cafétéria écolo à boire des jus de fruits. Une dernière virée dans les magasins de T-Shirts et nous prenons la route de Salt Lake, à 234 miles au nord. Nous laissons derrière nous le pays des canyons.
A la nuit tombée, nous faisons étape à Provo, une cinquantaine de miles avant Salt Lake City. Le Best Western local nous propose une petite suite (une grande chambre double et une petite chambre borgne) pour 65$, correct.

De Moab à Provo – 320 km

Carte de Moab à Provo
Légende des cartes