22 octobre, la traversée du désert commence…

320 kilomètres de route

Nous commençons par quelques courses dans El Oued, le plein de gazole (22 centimes le litre). Beaucoup de mal à trouver une station service dans cette ville qui grouille de monde et de voitures et dont nous méconnaissons les rouages. C’est une nouvelle journée de liaison et nous prévoyons de rouler toute la journée…Les Tassilis ça se mérite donc vraiment !!!

Un convoi un peu trop voyant…

Nous roulons en convoi, à une vitesse assez vive, ce qui nous laisse un peu perplexe, Christine et moi : les rapides traversées de villages, rythmées par les innombrables gendarmes couchés qui nous obligent à freiner très souvent, nous valent souvent des regards hostiles… Il faut dire qu’un convoi de 4×4 rutilants (même si beaucoup ont plus de 20 ans) ne laisse pas indifférent dans un pays où ceux qui peuvent s’offrir une voiture se contentent souvent d’une vieille guimbarde cabossée…

Nous roulons en convoi.

Régions pétrolifères

Peu après Toggourt, nous faisons un arrêt pique-nique à l’orée d’une palmeraie.
Puis nous traversons de vastes étendues plates et désertiques, essentiellement peuplées de pilônes électriques… Rien de bien excitant. À l’approche d’Hassi Messaoud, apparaissent des pipe-lines, derricks et torchères, témoins de l’intense activité pétrolière qui s’est développée dans la région. Nous nous arrêtons à l’entrée de la ville près d’un poste de police car l’un d’entre nous a calé et il faut ouvrir le capot … et Il est 17h00, la nuit va tomber dans 1h00. Cette ville n’a vraiment aucun attrait touristique, nous devons pourtant chercher ici un endroit où passer la nuit. Pas de bivouac possible, ce sera de nouveau l’hôtel.

Arrêt pique-nique dans une palmeraie qui regorge de dattes fraîches

Paysages désertiques et monotones essentiellement peuplés de pylônes électriques…

Hasssi Messaoud : un hôtel très agréable

Soirée très sympathique à l’hôtel Euro Japon Factory où nous terminons le repas en musique. L’un  des serveurs est allé chercher sa guitare et a joué et chanté pour nous avec beaucoup de talent. L’ensemble du personnel était très amical et nous a même pris en photo et filmés, paraissant vraiment heureux de nous avoir ce soir comme clients 😀. Il semble bien qu’ils soient bien plus habitués à une clientèle professionnelle en lien avec les activités pétrolifères de la région.

Soirée musicale à l’hôtel 

23 octobre, grand erg oriental et première déception

478 kilomètres de route

Départ matinal vers 8h00 après avoir attendu nos 2 guides algériens qui étaient en retard. Ces guides, exigés par les autorités algériennes (et qui coûtent très cher à l’agence), sont surtout utiles au cours des nombreux contrôles de police que nous rencontrons. Pour le reste, nous nous fions plutôt à l’expérience de l’agence et de notre chef d’expédition. Aujourd’hui, c’est la traversée de l’immense erg oriental qui est au programme. La route est tracée sur les glacis et les lointains cordons de dunes se succèdent les uns aux autres.

Départ de l’hôtel : tout le monde est prêt… nous attendons les guides qui ont sans doute oublié de se réveiller !

Encore plus de route

Nous nous arrêtons à midi pour déjeuner dans une station service. En repartant le thermomètre affiche 39°, le ciel est d’un bleu uniforme, nous continuons notre progression vers le sud en convoi ( en tout nous sommes 15 véhicules en comptant ceux des guides).
Halte vers 15h00 au poste de police de Hassi Bel Ghebour. C’est là que nous apprenons que l’itinéraire prévu par Borj Omar Driss et, plus loin, l’erg Tiffernine, nous est finalement refusé et que nous devons pousuivre vers l’est sur la RN3 jusqu’à Illizi, « raisons de sécurité ». Du coup, déçus, nous devons continuer notre périple sur de la route goudronnée en faisant un détour plutôt important par Illizi non loin de la frontière lybienne. .. Stéphane nous donne peu d’informations nous ne savons pas tout de suite où nous pourrons récupérer le parcours initialement prévu. Ce qui est sûr, c’est que nous n’en avons pas fini avec le bitume !

Sur la route : paysage monotone et pause au milieu de nulle part…

Bivouac imposé à Tin Fouye

En fin d’après-midi, le paysage prend des airs de Far-West. C’est désolé mais assez beau. Plus aucune réception sur nos téléphones. Illizi est bien trop loin et nous devons nous arrêter avant la nuit. Nous atteignons un village vers 17h00 où nous demandons aux militaires l’autorisation de bivouaquer dans un canyon repéré non loin de la route. Eh bien ce joli canyon nous est refusé ☹️. Nous aurons l’autorisation royale de nous installer à une dizaine de kms sur un terrain de football près d’une base militaire (Base Tin Fouye…)

Vidéo : paysage minéral et belle lumière de fin de journée.
Musique : Stairways To The Stars – John Coltrane

Nous voilà installés sur le terrain de foot de la base militaire de Tin Fouye

24 octobre, route d’Illizi… et deuxième déception

514 kilomètres de route

Nous quittons notre horrible « bivouac  » vers 8h00, destination Illizi ( ville à annoncée par Stéphane à 200 km environ) où nous devons nous ravitailler. La route goudronnée est en bon état mais le paysage en partant est assez ingrat , plat et poussiéreux. Pneus éclatés, tas de pierrailles de terre ou de graviers attirent le regard sans parler des éternels cadavres de bouteilles et sacs en plastique sur les bas côtés. Heureusement dès qu’on s’éloigne des zones d’activités humaines les déchets se raréfient. Vivement le désert de sable !

Le bivouac – terrain de foot au petit matin.

 

Arrêt panorama au bout d’une heure : nous roulons sur un plateau d’où la vue est lunaire. Pique-nique peu après In-Amenas (de sinistre mémoire car c’est là qu’eut lieu une terrible prise d’otages en 2013) puis nous bifurquons plein sud vers Illizi. Nous côtoyons l’Erg Issaouane, magnifique avec ses dunes ocre rouge. Nous ne sommes pas bien loin de la frontière lybienne.

Aux abords du plateau sur lequel nous roulons, le paysage est lunaire.

Sagement alignés…

Vidéo : en longeant l’erg Issaouane, les changements de revêtement sont courants et, dans ce cas, attention aux nids de poules !
Musique : Stairways To The Stars – John Coltrane

Bivouac à Illizi

Illizi s’avère finalement être bien plus loin qu’annoncé ce matin par Stéphane (500 kilomètres au lieu des 200 annoncés !!) … notre chef de groupe est un roi de l’à peu près, ce n’est pas très rassurant… Le dernier tronçon de route avant Illizi nous évoque certains paysages islandais caillouteux et gris. Des arbustes et des buissons (nous n’en avions pas vu depuis longtemps) égaient de temps en temps ce paysage. Nous apercevons aussi des dromadaires et dans le lointain d’immenses dunes de sable, nous approchons du parc du Tassili N’Ajjer qui couvre une grande partie de la région de Djanet.
Nous atteignons Illizi à 17h00. Ravitaillement essence dans une station … nous partons ensuite faire quelques courses alimentaires.. et l’on ne sait toujours pas où on va dormir alors que la nuit tombe. Ce que l’on sait déjà, c’est que la piste que nous comptions prendre pour rejoindre l’erg Tiffernine nous est interdite, toujours pour « des raisons de sécurité ». Décidément, l’armée semble prendre plaisir à nous refuser tout ce qu’on lui demande… Notre guide algérien pense que cela relève plus de l’abus de pouvoir que des raisons de sécurité invoquées. Nous espérons que la suite du voyage gommera les déceptions que nous rencontrons depuis une semaine… heureusement que le groupe est de bonne composition…
Pour finir , nos guides nous conduisent quelque-part dans des dunes en sortie d’Illizi. Il fait nuit noire et l’Azalai s’ensable en arrivant sur le site. Contraints de dégonfler les pneus et de manoeuvrer plusieurs fois, nous finissons par rejoindre le bivouac. Sacrée journée… Nos voisins toulousains nous invitent à l’apéro puis à dîner avec les couples de Bretons et de Belges, et finalement, la soirée a été joyeuse !

25 octobre, d’Illizi à l’erg Admer

294 kilomètres de route, 6 kilomètres hors-piste

Départ â 9h00. Nous avons encore 280 kms de route avant d’atteindre Bordj El Houas , où nous devrions ENFIN pouvoir emprunter la piste prévue. L’interdiction qui nous a été faite de prendre la piste nous fait « gagner » une journée sur le planning prévu. Stéphane est tout heureux d’annoncer qu’en contrepartie, nous aurons une journée supplémentaire pour « jouer  » dans le sable, ce qui semble réjouir tout le monde sauf nous qui ne sommes pas spécialement venus pour ça et ne disposons pas d’un véhicule préparé pour sauter les dunes…

Le jour se lève sur notre bivouac, jonché de détritus que nous n’avions pas vus à la nuit tombée. Il semble bien que nous ayons campé sur ce qui ressemble à une décharge…

Une (petite) panne

Le décor change progressivement et devient très caillouteux. Nous sommes passés de l’erg au reg. Arrêt technique une 1/2 h plus tard car la voiture de Jacques a perdu des boulons. Jacques, qui roule en solitaire, est le doyen du groupe. Habitué des raids, il est bien connu de Stéphane et des infirmières qui sont aux petits soins pour lui. Sa voiture non plus n’est pas de première jeunesse… La réparation est heureusement vite réglée.

Vidéo : après Illizi, le paysage devient caillouteux et plus accidenté.
Musique : Stairways To The Stars – John Coltrane

Quelques boulons changés sur la voiture de Jacques, et tout le monde pourra repartir !

Le parc national du Tassili N’Ajjer

Nous grimpons jusqu’à 1380m : nous voici donc sur un « tassili » qui veut dire « plateau ». Nous traversons d’immenses étendues teintées de gris et d’ocre rouge ponctuées de petits points de verdure. A une centaine de kms de Bordj El Houas l’or du sable, lumineux, se mêle soudain aux couleurs sévères des minéraux qui nous entourent. Halte déjeuner dans un endroit agréable, pendant laquelle Stéphane change les 4 plaquettes de frein du véhicule mis à la disposition des deux copines infirmières  par Tagoulmoust : pas de clim, pas de frigo, pneus usés ( dont l’un a déjà éclaté sur le bitume au début du voyage ), plaquettes de frein défectueuses …. pas vraiment un cadeau…😬. La bonne nouvelle, c’est que Philippe notre médecin nous rejoint enfin, il est accueilli sous les ovations. Magnifiques formations rocheuses au fur et à mesure de notre avancée sur Bordj El Houas. En fait, nous pénétrons dans le parc national du Tassili N’Ajjer Le paysage devient beau 🤩 à couper le souffle, et ce n’est qu’un début…

Stéphane profite de la pause de midi pour changer les plaquettes de freins sur la voiture de Nadia et Sabrina, les 2 infirmières.

Nous voilà dans la région des tassilis
Musique : Stairways To The Stars – John Coltrane

Les pommiers de Sodome, que nous rencontrerons souvent dans le désert, portent aussi le joli nom « d’arbres à couilles »

L’erg Admer… Enfin !!

Après un rapide arrêt à Bordj el Houas, nous atteignons enfin l’erg Admer où nous commençons par une séance de dégonflage des pneus avant d’aller installer notre bivouac à quelques kilomètres de là, au milieu des dunes, dans un cadre exceptionnel. À nous le désert !

Dégonflage des pneus: autour d’1,5 bars pour nous qui sommes un peu chargés.

Laïd, notre guide Touareg, nous aura accompagné tout au long du périple.
Musique : Bags & Trane – John Coltrane

Nous installons le bivouac au milieu des dunes de l’erg Admer