Samedi 22 juillet, Antelope Island
Une digue d’une dizaine de kilomètres sur le lac salé permet d’accéder à Antelope Island. Il y a une vingtaine d’années, les eaux du lac sont montées suffisamment pour noyer la digue qui est restée immergée pendant dix ans.
Le relief de l’île est doux, fait de collines herbeuses. En montant sur les hauteurs, on se croirait au bord de la mer, tant le lac paraît immense. Nous faisons une jolie promenade en grimpant sur un promontoire qui domine le nord de l’île, croisons un petit troupeau de bisons puis reprenons la route vers midi, cap sur le sud-ouest et le Nevada.
Une bande de bisons sur Antelope Island
Sur la route
Nous ne sommes pas fâchés de quitter les autoroutes urbaines de Salt Lake City, toutes en travaux pour cause de prochains Jeux Olympiques. Au sud de Utah Lake, nous attrapons la route N°6 (qui faisait tant rêver Sal Paradise, héros de Sur La Route). Après Eureka, une ville semi-fantôme, elle rejoint à Delta la route N° 50, célèbre « Loniest Road in the United States ». Nom mérité : ce sont d’interminables lignes droites qui traversent le désert entre deux chaînes de montagne
Contretemps sur Sevier Lake
Le Sevier Lake est un grand lac asséché recouvert d’une croûte de sel. Nous le longeons pendant plusieurs kilomètres avant de trouver un chemin qui permet d’y accéder. Arrivé sur la rive du lac, pris d’une inspiration aussi irréfléchie que subite, j’engage le GMC sur la surface du lac, et c’est l’enlisement. La surface en sel recouvre une couche de boue bien grasse dans laquelle le 4×4 s’enfonce avec délectation. Je suis furieux (après moi) et commence par piquer une grosse colère. Curieusement, Christine, Camille et Thomas ont l’air bien moins inquiet que moi.
Il ne nous reste qu’à pousser et gratter la boue derrière les roues pour sortir le 4×4 de ce mauvais pas. Petit détail, le thermomètre de bord affiche gaiement 42°C à l’ombre qu’il n’y a évidemment pas sur un lac salé. Pour ne pas se brûler les mains en poussant, nous plaquons des pâtés de boue sur l’avant de la voiture. Une bonne demi-heure plus tard et d’un dernier coup d’accélérateur en marche arrière, Christine finit d’arracher la bête au Sevier Lake. Grosse frayeur, gros efforts, grosse rigolade. et je n’ai pas fini d’en entendre parler !
Victoire !
en reculant dans ses traces, le GMC est enfin sorti du bourbier.