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Au coeur du Corcovado

28 avril à Puerto Jimenez : préparation de l’expédition

Puerto Jimenez est une ville de far-west égarée en Amérique latine : une rue principale, la seule goudronnée, où sont concentrés les principaux commerces de la ville, des gros 4×4 garés de chaque côté… Il y a vingt ans, la péninsule était le territoire des chercheurs d’or. Les prospecteurs sont partis ou se sont convertis en guides pour touristes. C’est justement ce que nous cherchons : un guide pour nous accompagner trois jours dans le Corcovado ; c’est la condition mise par Christine pour se lancer dans l’aventure. L’agence Toucan Travel nous propose l’affaire pour 500$ tout compris (le guide, bien sûr, mais aussi l’entrée du parc pour 3 jours, les repas et l’hébergement 2 nuits à la station de Sirena). C’est cher mais une condition est une condition !
Nous profitons de la fin d’après-midi pour rendre visite aux crocodiles qui vivent au bord de la lagune et, pour ce soir, nous avons pris une belle chambre à l’hôtel Cabinas Jimenez, tout heureux de retrouver la civilisation et surtout l’électricité dont nous étions privés à Bahia Drake… Et voilà qu’un gros orage s’abat sur la ville en fin d’après-midi, le courant est coupé pour toute la soirée… Adieu la fée électricité !!

Sur la route de Puerto Jimenez, rencontre avec un Caracara à tête jaune.

Crocodile à Puerto Jimenez. Nous ne l’avions pas remarqué : parfaitement immobile, la grosse bête semble dormir. En fait, non : son oeil ne nous lâche pas un instant.

Le sympathique jardin de l’hôtel Cabinas Jimenez

29 avril, le Corcovado de Carate à La Sirena

Il n’est pas encore 5 heures du matin, le soleil se lève sur Puerto Jimenez.

Départ de la randonnée

L’aventure commence avant le lever du jour à Puerto Jimenez. Nous retrouvons Alvajo, notre guide vers 5 heures devant l’agence et nous voilà partis pour 40 kilomètres de route en terre jusqu’à Carate, point de départ de la randonnée. L’orage de la veille a fait des dégâts et nous devons parfois dégager la piste des branchages arrachés par le vent.
Le parcours de Carate à La Sirena représente 20 kilomètres de marche, parcourus sur une côte sauvage, dans le grondement des vagues du Pacifique. Les quatre premiers kilomètres se font sur la plage, jusqu’à la station de La Leona qui marque l’entrée effective du parc.

Départ de la randonnée à Carate : devant nous, près de 4 kilomètres de plage pour atteindre l’entrée du parc Corcovado à La Leona.

La cariole du lodge de La Leona sort de la brume. Elle sert à l’approvisionnement du lodge et au transport des touristes.

Un palmier semble suspendu au-dessus de la plage

Sur la plage entre Carate et La Leona. Sable noir, ciel menaçant, brume d’embruns, végétation luxuriante : le décor est somptueux.

La Leona : formalités au poste d’entrée du parc national du Corcovado

Marche dans le parc national du Corcovado

Sur les 16 kilomètres entre La Leona à La Sirena, la progression alterne sentiers forestiers, rochers (certains passages sont inaccessibles à marée haute) et plages. Les rencontres sont intéressantes : singes capucins, singes araignées, singes écureuils, agutis, coatis, écureuils, tapirs, touristes (mais très peu)…
Partis de Carate avant 7 heures, nous sommes à 14h30 à La Sirena. La progression n’est pas très compliquée (c’est tout plat) mais se fait dans un bain de chaleur humide… Nous dégoulinons depuis le matin !

Un singe capucin nous accueille à l’entrée du parc.

Ecureuil inquiet !

Passage délicat : il s’agît de garder les pieds secs car, pour le reste, c’est foutu : nous dégoulinons de sueur dans cette chaleur moite.

Dans la jungle du Corcovado

De nombreux ruisseaux viennent creuser le sable des plages du Corcovado pour se jeter dans l’océan

Une vieille femelle tapir dort sur le bord de la plage.

Les restes d’un naufrage vieux de 50 ans

La grotte aux chauve-souris n’est accessible qu’à marée basse.

La pointe de Salsipuedes, qui peut se traduire « va-t-en si tu peux »

Une pause avant la dernière partie de la randonnée

Le rio Claro, redouté à marée haute, se traverse sans difficulté quand la mer est basse

Dernière plage… L’arrivée est proche.

Nous sommes presque arrivés : la station est au bout de la piste d’atterrissage, longue de 800 mètres quand même….

La station scientifique de La Sirena

La station biologique de La Sirena est un lieu unique, mélange de station scientifique et de dortoir à touristes aventureux. Construite sur pilotis pour se tenir à distance de l’humidité et des reptiles, dont la fameuse et mortelle spécialité régionale, la vipère « fer de lance », elle offre un réseau de chemins couverts allant des dortoirs au réfectoire et à la superbe galerie où, sur de rudes mais confortables fauteuils en bois, se prélassent les randonneurs perclus que nous sommes, face à la forêt d’où les jacasseries d’une bande de perroquets parvient à masquer tous les autres bruits de la jungle. Attention, les chaussures de randonnées sont proscrites sur le parquet et tout le monde marche en chaussettes !
Très bonne nouvelle, nous disposerons d’un dortoir de 5 places pour nous tous seuls, autre bonne nouvelle, nous pourrons le garder deux nuits, moins bonne nouvelle, le confort y est pour le moins sommaire…
Un coup de clairon résonne à 17h30, c’est l’heure du dîner. Pas question d’arriver en retard à la cantine, le service est unique et ferme à 18h00. Ca ne risquait pas de nous arriver, affamés comme nous le sommes ! L’électricité, elle, est disponible de 18h30 à 19h… le moment de se précipiter sous la douche en voyant ce qu’on fait !

Au repos sur la belle galerie en bois de la station de La Sirena.