Une dernière étape sous un temps de chien

Nous quittons Le Pont de Montvert sous un ciel gris. La montée vers le Cham de l’Hermet est raide et très vite nous retrouvons de la neige au sol. Heureusement, elle ne tombe plus. Le paysage sur le plateau est désolé. Vers le sud, nous ne voyons que la base du massif du Bougès, le haut est noyé dans le nuage.
Décision est prise, nous ne chercherons pas à suivre le chemin officiel car nous ne savons pas s’il y a beaucoup de neige et n’avons pas envie de nous perdre, alors que l’absence de visibilité nous gâchera dans tous les cas le paysage. Nous rejoindrons le chemin de Stevenson au col du Sapet, après être monté par la route (D20). Cette marche sur la route, dans la forêt et dans le froid, nous paraîtra interminable.
Arrivés au col, nous sommes dans la brume et nous reprenons le chemin de Stevenson qui progresse sur une crête et nous laisse apercevoir d’incroyables paysages, les montagnes du massif de Lozère, toutes drapées de neige, parviennent parfois à percer les nuages et nous offrent alors une ligne de crêtes immaculées entre le ciel noir et les sombres vallées.
Comme je l’avais fait 16 ans plus tôt, nous esquivons la dernière partie du chemin pour descendre directement sur Florac par le GR 68.
Et nous voilà arrivés à Florac au terme de 10 jours de marche qui nous auront permis, 16 ans plus tard, de parcourir la première partie du chemin de Stevenson. C’est une très belle randonnée, les paysages du Velay et du Gévaudan nous ont séduits ; la dernière partie, entre Le Bleymard et Florac aura été un peu spéciale, du fait de la météo, mais elle fut aussi une belle expérience et nous savons, grâce à nos souvenirs de 2002, que les paysages n’ont rien à envier à ceux rencontrés plus tôt.